Plusieurs types de dorures existent:
Dorure au mercure:
Malgré toute la peine que les décorateurs et les orfèvres se donnent pour trouver le beau jaune du mercure, la dorure au mercure reste très particulière et inimitable.
Pratiquée par nos ancêtres dans l'Égypte antique, cette dorure a connu des succès incomparables et sa technique offrait des résultats d'une beauté et d'une solidité extraordinaires.
En revanche, le mercure avait des effets néfastes sur la santé en attaquant le système nerveux et à cause de cela, la dorure au mercure fut interdite au milieu du XIXème siècle, sous Napoléon III.
De nos jours, la dorure au mercure est toujours utilisée officieusement pour des pièces exceptionnelles de musées et dans des conditions de sécurité optimales.
Je vous explique la technique brièvement : l'or est broyé en poudre et mélangé au mercure puis chauffé.
Une fois chauffé, le mercure s'évapore et l'or va se déposer sur les surfaces déjà recouvertes de blanc d'Espagne.
Selon les goûts et les époques, on mélangeait l'or avec du cuivre ou de l'argent pour obtenir une coloration plus rouge ou jaune.Une fois la pièce dorée, on ne la polissait pas comme on fait de nos jours mais on créait un certain contraste entre les parties mates et les parties brillantes qui mettait en valeur la pièce. Pour cela, on écrouait uniquement certaines parties de la pièce. On appelle ce phénomène " brunissage" : il se réalise avec un brunissoir qui est un outil réalisé avec de l'hématite(une pierre dure) pour la dorure au mercure et l'orfèvrerie.
Je tiens à vous rappeler qu'à l'époque du Roi Soleil où tout brillait à Versailles, tout ce travail avait de l'ampleur grâce à beaucoup d'orfèvres qui travaillaient pour le roi avec un salaire motivant mais mouraient rapidement dans des conditions très douloureuses (fièvres, tremblements)
Dorure par électrolyse
Beaucoup plus économique, elle permet d'avoir une couche infime comme une couche assez solide. C'est la dorure qu'on utilise pour les faux bijoux ou la robinetterie. Il faut savoir quand même que pour la robinetterie ou pour les poignées de porte, par exemple, on applique une couche de vernis protectrice qu'on ne peut pas utiliser pour un calice dans lequel nous déposons à l'intérieur du vin de messe.
C'est pour cela qu'une bonne dorure de calice doit avoir un minimum de 3 microns d'épaisseur. Il faut donc un bain bien calculé .
La technique électrolytique est simple ; c'est un procédé chimique.
Un bain est rempli d'un liquide mélangé avec des substances.Le procédé fait intervenir une anode et une cathode. La pièce est fixée à la cathode. Elle doit être décapée, dégraissée et nettoyée avant.
L'épaisseur du dépôt d'or dépend de la durée d'immersion, de l'intensité du courant et du calcul du bain.
Après le bain, la pièce est polie, vieillie, teintée, vernie selon le goût.
Quant à l'or, étant donné que le coup de l'or est très élevé, on utilise des anodes en acier inoxydable ou en platine .
LA DORURE A LA MICTION
Cette technique est réalisée pour les grandes pièces de grandes dimensions ou celles qui sont fixes. L'or qu'on utilise est présenté sous forme de feuilles épaisses, collées avec de l'huile de lin.
Cette dorure n'est pas très solide et doit demeurer à l'abri de chocs.
LA DORURE AU VERNIS
La dorure au vernis est toujours utilisée de nos jours et comme son nom l'indique, c'est un vernis à l'or. Souvent confondue avec la dorure à la feuille, la dorure au vernis est un vernis or déposé sur la pièce et qui peut être teinté, patiné ou vieilli.
La plupart des bronzes d'église du XXème étaient dorés au vernis mais beaucoup de pièces étaient dorées au mercure. On le reconnait grâce au brunissage. Une dorure au vernis ne peut pas être brunie.
Une bonne dorure au vernis peut ressembler à une vraie dorure et le résultat est trompeur.
Cette dorure fut recommandée par Louis XV pour économiser de l'or.
Les deux ostensoirs figurant sur cette page ont été redorés.
A gauche: Dorure par éléctrolyse 24K.
